Articles et chapitres

Genre et métiers du numérique : un cadre pour construire l’inclusion des femmes. Morley C.  (2021). In : Genre et discrimination systémique : quel rôle des politiques publiques ? PUR (à paraître).

“L’étude des usages ne fait plus apparaître de fracture numérique genrée. Cependant les femmes sont toujours sous-représentées dans les métiers de conception et de mise en œuvre des technologies de l’information et de la communication (TIC). Notre hypothèse est que si l’on ne cherche pas à modifier de l’intérieur la culture masculiniste du monde de l’informatique, le résultat des efforts pour attirer un nombre accru de femmes restera limité et peu durable. L’idée est de passer d’une analyse en termes d’exclusion à une approche basée sur la notion d’inclusion. Ceci implique de s’interroger sur les modifications nécessaires à apporter au milieu accueillant. À partir de travaux sur l’inclusion sociale, nous proposons un cadre à quatre dimensions (Espace, Développement, Relation, Pouvoir) qui permet de guider un diagnostic ou un plan d’inclusion. Les illustrations de succès d’inclusion dans des filières informatiques (CMU, NTNU, BRAID) selon ce cadre montrent comment une telle approche a pu faire évoluer une culture et des pratiques qui étaient excluantes. L’analyse de ces succès d’inclusion conduit à dégager des facteurs de réussite pour des politiques institutionnelles ou publiques : durée, engagement de la direction, budget dédié, perspective globale, connaissance du genre, réflexivité, mobilisation des hommes.”

Empowerment des femmes par les technologies numériques : pouvoir avec, pouvoir pour et pouvoir intérieur. Morley C. et Kuntz P. (2019).  . Terminal – Technologie de l’information, culture & société –N°spécial Empowerment en régime numérique n°125-126 – Décembre.

“L’objectif de l’article est de montrer des formes émergentes d’un empowerment des femmes dans et par le numérique. En nous basant une typologie des formes de pouvoir souvent utilisée par les auteur.es féministes, nous décrivons trois types de processus d’empowerment. Le premier s’appuie sur la force du collectif et est appelé pouvoir avec, et nous l’illustrons par le phénomène des réseaux de femmes qui augmentent leur capacité à entrer et/ou à agir dans le numérique. Le second correspond au pouvoir pour et ce processus est illustré par le mouvement de la « femtech » et des applications technologiques permettant aux femmes d’augmenter la maîtrise de leur corps.  Le troisième est celui du pouvoir intérieur, qui renvoie au dépassement d’une domination intériorisée, et que nous illustrons par la première vague du cyberféminisme.”

Approche féministe et recherche en S.I. : une étude de MIS Quarterly. Morley C.  (2018). Systèmes d’information et Management, 23, 3, 11-69.TexteApprocheFéministe&SI-VersionMars2018

Depuis plusieurs dizaines d’années, dans différentes disciplines académiques (histoire, anthropologie, sociologie, sciences de l’éducation, sciences de gestion…), un ensemble de travaux interrogent la construction sociale des rôles de sexe et partagent, à des degrés divers, une approche de recherche que l’on peut appeler « approche féministe ». L’objectif de cet article est d’utiliser cette approche pour comprendre comment le féminin-masculin est pris en compte dans les recherches en systèmes d’information (SI), et plus précisément dans une revue phare, MIS Quarterly. Pour cela, nous avons d’abord fait une description des différentes dimensions d’une approche féministe. En utilisant ce cadre, nous avons analysé de façon systématique tous les articles où le terme gender apparaît, en ayant à l’esprit que le terme en anglais peut aussi bien renvoyer à une variable démographique qu’à une notion de genre, entendue comme une organisation sociale des relations entre femmes et hommes. Notre analyse montre l’apport potentiel d’une approche féministe pour de nombreuses recherches en SI. Elle introduit une exigence accrue de rigueur théorique, elle permet de pointer sur des résultats culturellement biaisés ou sur des failles dans les démonstrations proposées, et elle peut conduire à des résultats plus solides, plus riches et plus nuancés. Par ailleurs, elle met en lumière une responsabilité éventuelle des chercheur.es dans le maintien de stéréotypes et/ou le renforcement de normes ou relations de pouvoir qui structurent un système d’information ou son management. Enfin, elle peut ouvrir sur de nouvelles perspectives de recherche.”

Femmes et métiers de l’informatique : un monde pour elles aussi. Morley C. et Collet I. (2017). Cahiers du genre, 62,183-202.MorleyCollet_Inclusion-Cahier-Genre2017

“L’informatique joue un rôle croissant dans l’évolution de nos sociétés, mais les femmes sont largement sous-représentées dans ces métiers depuis plusieurs décennies. Ce phénomène est analysé par les chercheures féministes comme le résultat de processus d’exclusion ou d’auto-exclusion. Cependant, certaines universités ont obtenu de façon pérenne une représentation quasi paritaire dans les filières informatiques. L’objectif de l’article est de relire ces actions à la lumière de la notion d’inclusion sociale et de proposer un cadre qui permet de penser l’inclusion des femmes dans le monde professionnel de l’informatique comme un changement de culture et de pratiques.”

Discriminations dans le domaine technique : le fonctionnement du stéréotype de genre.  Morley, C. et McDonnell M. (2017). In: Eberhard M., Laufer J., Meurs D., Pigeyre F. et Simon P. (coord.) Genre et Discriminations, Editions iXe   (pp.49-70).Discrimination&Stereotype – In Genre&Discriminations2017

“L’objectif du chapitre est d’apporter un éclairage empirique sur la circulation des stéréotypes de genre en lien avec la technique. La mobilisation d’un stéréotype de genre est une source fréquente de discrimination des femmes dans le domaine technique. Notre recherche a montré qu’il agit souvent d’une mobilisation en arrière-plan, par petites touches, se glissant dans les conversations courantes et s’appuyant sur des connaissances de sens commun. Nous avons proposé une façon de repérer et d’analyser les mouvements qui contribuent, souvent inconsciemment ou involontairement, à consolider ce stéréotype dans les connaissances partagées sur la vie de tous les jours, ou au contraire à ouvrir les contraintes et normes. La typologie des mouvements de typification sexuée que nous avons proposée peut être un outil pour repérer les éléments de discours et micro-actions, souvent peu visibles, qui renforcent ou déconsolident le stéréotype de genre.”

The gendering of the computing field in Finland, France and the United Kingdom between 1960 and 1990, Morley, C. et McDonnell, M. (2015) In: Schafer V., Thierry B.G. (Eds.) Connecting Women. Women, Gender and ICT in Europe in the Nineteenth and Twentieth Century, Springer  (ch. 8, pp.119-135).

“This412MwkCFkDL._SX313_BO1,204,203,200_ chapter documents the role that women played in the computing field in three different European countries from the late 1960s into the early 1990s: Finland, a late-comer to the computer industry which was then deemed of national importance; France which boasted several computer manufacturing companies, and where IT service companies played an important role in the early history of computing; and the United Kingdom, also involved in computer manufacturing, but where the public sector played a major role. We will see that despite national differences, similarities exist concerning the role women played in the computer industry and that the masculinisation of the profession can be attributed to similar causes. Initially jobs were considered unskilled and marked out as women’s work. When women acquired the necessary skills to play a more important role, various forms of discrimination slowly discouraged them from staying in computer science. The study of these three countries at the moment when computing was introduced into the public and private sectors and became a major tool for management and strategic decisions, shows how software activities were socially constructed as masculine.”

Men and women in IT entrepreneurship: consolidating and deconstructing gender stereotypes.  McDonnell M. et  Morley C. (2015) International Journal of Entrepreneurship and Small Business, 24, 1, 41-61.

cover“Information technology (IT) plays a major role in entrepreneurship as a source of innovation and for the development of e-business activities.Recent initiatives, namely in Europe and the USA, encourage women to develop IT and web  businesses. However, the gender imbalance remains,mainly due to persistent stereotypes (Clayton et al., 2012; Gupta et al., 2013).The main purpose of our research is to investigate whether stereotypes concerning gender and IT entrepreneurship are perpetuated or undermined amongst generation Y. Assuming that social differences between women andmen are socially constructed, we adopted a constructionist and structurationistview to explain how gender stereotypes are broken down or reinforced. We conducted empirical research with male and female students participating in an entrepreneurial competition for entry into a business incubator. Our studysuggests that subtle gendering processes,which we term ‘gender stereotyping moves’, can affect the stability of gender stereotypes. A typology ofconsolidation and deconstruction moves isprovided, and two illustrations of structuring moves in practice are discussed.”

Étude de l’apprentissage du leadership dans le travail de groupe : quelle place pour le genre ? Morley,C. ; Milon, M. ; McDonnell, M. (2010). NQF (Nouvelles Questions Féministes), 29, 2, 18-32.

NQFLe point de départ de la recherche présentée est le caractère encore controversé du leadership des femmes, comme le suggèrent à la fois la permanence d’une figure masculine du leader et la persistance des discours sur les spécificités d’un management féminin malgré les résultats de recherches multiples infirmant cette hypothèse. En nous basant sur la théorie de la structuration, nous avons cherché à voir si les comportements de renvoi des femmes à leur sexe dans des situations de leadership étaient confortés ou même appris dans l’enseignement supérieur, ou si au contraire ils étaient remis en question. La recherche a mis en évidence deux principaux aspects des apprentissages cachés : l’exercice de l’identité genrée, dans lequel les normes peuvent contraindre mais aussi être défiées et l’apprentissage des jeux de pouvoir, dans lesquels la frontière des sexes peut être dépassée. L’ensemble de ces éléments nous a conduites à discuter de la pédagogie sur le leadership dans l’enseignement supérieur préparant à la vie en entreprise.”

Le management de la diversité face à l’amour de la technique. Morley, C., Milon, M. et McDonnell, M. (2010). In : I.Barth et C.Falcoz (coord.) Nouvelles perspectives en management de la diversité. Égalité, Discrimination et diversité dans l’emploi, 65-81,
Eyrolles.

“Si le rejet de la technique a été largement étudié, les recherches sur l’attirance vers la technique ont principalement porté sur les hackers, population très médiatisée mais minoritaire, et dont le goût s’apparente parfois à une addiction. Or, beaucoup d’amateurs de technique sont des gens moins excessifs, mais qui orientent, voire construisent toute une vie professionnelle sur ce goût. Parmi ces personnes, on trouve une majorité d’hommes, mais aussi des femmes, qui expriment un attachement à la technique sans paraître perturbées dans leur identité. L’objectif de la recherche présentée ici est d’explorer la relation que les acteurs peuvent entretenir avec la technique dans un contexte professionnel, pour chercher à comprendre comment les normes de genre y sont confortées ou défiées.”

Masculin / Féminin : le genre des technologies de l’information. Morley, C. (2004). Revue Française de gestion, 148, 1, 67-86.

Dans cet article nous allons d’abord préciser la différence entre les termes sexe et genre. Puis, nous présenterons les trois grandes façons d’aborder la relation technologie et masculin/féminin: le point de vue essentialiste, le point de vue socioculturel et le point de vue interactioniste. Nous replacerons enfin la relation entre technologie et genre dans une perspective anthropologique.”